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It feels like summer

You can feel it in the streets

J’ai trouvé le nom de ma maladie : « la maladie des petites mémés comme Mme Poirpom qui se réveillent à 7h le samedi mais pas pour aller au marché ».

C’est une des façons possibles de se réveiller un samedi matin — à l’aide d’un SMS d’une feumeu1 toute déglinguée par la fièvre et une nuit d’insomnie.

Mémé malade

You can feel it in the streets
On a day like this, the heat
It feel like summer
I feel like summer
I feel like summer
You can feel it in the streets
On a day like this, the heat
I feel like summer
She feel like summer
This feel like summer
I feel like summer

Quarante minutes plus tard, mémé, le cul posé sur sa selle et son panier attaché au porte-bagages, file droit vers le susnommé marché. Qui pose les bases : soleil, douceur, brise fraîche.

You can feel it in the streetsYou can feel it in the streets

L’allée centrale dégueule de soleil et de mémés creusant leurs sillons à coups de cabas. Cette allée sépare ce marché bigarré, embaumé et populo en deux pays bien distincts : à gauche (au nord), les primeurs et commerçants respectables — blancs, bio, fermiers, racistes entre leurs dents uniquement (à quelques exceptions près, qu’il faut bien caser quelque part) ; à droite (au sud), les primeurs rebeu, les boucheries rôtisseries hallal et les vendeurs de bric-à-brac en djellaba.

La mixité a ses limites — cette allée.

La comédie humaineLa comédie humaine

C’est pourtant là que le spectacle se joue : les boubous se frottent aux robes coupées comme des toiles cirées ; le parfum des melons du primeur rebeu bataille contre la senteur des herbes aromatiques de l’asiat’ ; le picotement épicé des deux traiteurs indiens chatouillent les narines jusqu’à la vitrine de la fromagerie Couëdel qui envoie du lourd, mais doit aussi batailler au sud contre la rôtisserie et ses poulets pas fermiers mais bien rôtis à 7€ ; les vendeurs d’olives et autres pickles rincent les pifs de tout le monde avant de pousser jusqu’aux poissonniers que tous les autres commerçants détestent, parce que ça schlingue la poiscaille, et pis c’est tout.

Dans la mêlée apparait parfois un visage creusé. Une piqûre de rappel : il y a celles et ceux qui ne sont ni nord ni au sud.

Cabas plein et ventre videCabas plein et ventre vide

I know
Oh, I know you know that pain
I’m hopin’ that this world will change
(Ooo, I hope this world will change)
But it just seems the same
(It feels like the same)

Le trou d’balle de Mémé

Autre feumeu. Autre histoire.

Épisode 1 (un soir, devant un verre une bouteille de rouge) :

— Tu connais The Allergies ?
— Nope.

Épisode 2 (douze heures plus tard) :

— T’as écouté The Allergies ?
— Nope.

Épisode 3 (douze heures plus tard) :

— J’t’ai parlé de The Allergies ?
— Yep.

Trois heures plus tard, la paie tombe enfin. Le soir même, le rituel d’emplettes sur Bandcamp est plié en 20 minutes, le temps de faire la sélection dans les 270 galettes alignées dans la liste de souhaits.

J’ai bookmarké ça, moi ? Oh la la, j’étais bourré…

Okay, 30 minutes peut-être.

Le lendemain, après le marché, mémé traîne en ville, le soleil met tout le monde d’accord, le dealer de bulles de la place Royale assure le show.

Bubble BobbleBubble Bobble

Direction les bords de Loire pour s’aérer les guiboles, du son dans les oreilles. La journée s’y prête. Et mémé se fait gentiment chatouiller le trou d’balle par le son funky pété scratché du comique de répétition en trois épisodes des dernières 48 heures : The Allergies. Ça déglingue. Adopté. De préférence pour pédaler plus vite.

Ok. Dans la pile d’emplettes musicales du mois, j’ai craqué pour ta reco. Tu me dois 15 balles. La facture te parviendra dans la semaine. Bon week-end. 😘

Epic fail en fanfare

Sept minutes. Sept putains de minutes de retard ont suffi à louper le départ de la fanfare rock-band-bidule-balek-du-nom de la nuit du VAN. Tant pis. Conversation assis sur une marche avec une copine, troisième feumeu, dont les mômes sont en détente mais virent aux drama queens en apprenant que la fanfare bidule a taillé la route avant qu’on arrive.

Just cruisin’Just cruisin’

Réconfort calorique en terrasse à deux pas du Bouffay. La fanfare rock’n’roll réapparait Cour des 50 otages et s’installe Place Sainte Croix pour un combo avec des cuivres.

Sous les nefs, L’ONPL fait le plein comme des rock stars. Conséquences : trop de monde, trop de brouhaha, un son qu’on perçoit plus qu’on ne l’entend. Tant pis.

Un public qui se tient sageUn public qui se tient sage

Place du Bouffay, Michel de Trentemoult déroule son set remueur de popotins sous des parasols qui tournoient tout autour de l’Éloge du pas de côté.

Parasols sur façadeParasols sur façade

La soirée démarre à peine sur la place : la timidité domine, les poseurs posent, seuls les quinquas et les mômes s’en battent les steaks et se déhanchent déjà. Michel les fait grimper sur sa scène haut perchée — que les amusés s’amusent, les autres se dérideront bien assez tôt.

Le bonhomme, y répond pasLe bonhomme, y répond pas

Déambuler dans une ville quand toute sa population y bat le pavé invite à y chercher le contraire.

Tout ce qui semble suspendu.

Et le monde sombra dans le chaosEt le monde sombra dans le chaos

Tout ce qui contemple en silence.

Qui sont ces gens ?Qui sont ces gens ?

Parfois celles et ceux qui ne sont ni au nord ni au sud.

Zonard zonant en zone urbaineZonard zonant en zone urbaine

La Place Graslin, parée d’ombres chinoises, offre un dernier shoot de surpopulation d’humeur badine.

Fly me to the moonFly me to the moon

I know
Oh, my mind is still the same
I’m hoping that this world will change
But it just seems the same
I know
Oh, I hope we change

Mémé va se coucher.


  1. Meuf, en verlan. Ouais, c’est du verlan de verlan. ET KESS TU VAS FAIRE ?↩︎

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