Sur une échelle de 0 à 10, la coolitude de ces mecs atteint 827. Minimum. Avec un truc pondu à l’arrache, sur des cartons, dans des parcs et dans la rue. Dans le Bronx des années 70. À part se démonter la tronche à l’héro ou se foutre sur la gueule avec les enragés du coin, il y avait peu de perspectives dans le quartier.
Le truc a pris du style, à mesure que les mecs y injectaient leurs références. Tous biberonnaient aux films de kung-fu. De là, ils ont tapé les positions des corps et les techniques. Les gamins dominicains, portoricains et cubains ramenaient la souplesse et le sens du rythme de la salsa, du mambo et du merengue. Le tout, secoué sur le bitume devant leurs immeubles délabrés, a donné naissance à l’un des quatre piliers du Hip Hop, avec le MCing, le DJing et le Writing: le B-boying.
Bronx Boy
B-Boy
Break Boy
Breakdance
Le reste appartient à l’histoire. B-Boys - Une histoire du breakdance se propose de la raconter en quelques épisodes. Et c’est du lourd. Mr Freeze, Crazy Legs, Doze : ces mecs alignés dans une même vidéo, c’est le Mont Rushmore du Breakdance. Les B-boys fondateurs. Aujourd’hui, ces lascars sont des papas. Mais la casquette est toujours vissée sur le crâne, l’énergie coule encore dans leurs veines. Qu’un beat résonne au loin et il glisserait un backspin ou une vague, là, face caméra. À froid. Écouter ces mecs raconter la genèse de ce truc, c’est poser son arrière-train dans le siège baquet d’une DeLorean.
Mais ça ne s’arrête pas là. New York, c’est le retour aux sources. Mais le B-boying a voyagé ensuite. En Europe. L’Allemagne d’abord. Et là, Storm a tout vu, tout entendu, tout vécu. Puis le voyage continue en France, avec une belle interview de Benji, une méchante perf de Junior, un tuto de Mounir et quelques bombasses d’images d’archive : le battle entre Benji et Junior, en 2002, Place Carrée, aux Halles. Lourd. Lourd…
Ce que cette vidéo ne montre pas : la baston générale qui a suivi. Tout le monde s’est foutu sur la gueule ce jour-là. Super ambiance.
Des premiers pas enragés sur les sols des vieilles caves du Bronx aux performances ultra-techniques des Sud-Coréens, B-boys offre un joli voyage. Archives, interviews, montage et habillage soignés, pas de journaliste à l’image, pas de voix-off : cette série documentaire, élégante et travaillée, qui compte neuf épisodes de 6 à 10 minutes chacun, se laisse gentiment casser la gueule. Sans forcer. Et trace même un sympathique sourire sur le visage de celles et ceux s’y attardant.
Back in the days…
Réalisé en 1983 par Tony Silver. Docu fondateur sur la culture hip-hop. S’il est surtout question de graffiti, le breakdance y est abordé à deux ou trois reprises. On y voit ces premiers B-boys faire quelques démos.
Vinyl tuto1 sorti en 1984. Idéal pour briller sur les pistes de danse du monde entier.
Youtube n’a rien inventé↩︎